Extrait du roman QUATRE ANNÉES GLORIEUSES d’Eric Mailharrancin
Comme chaque jeudi quand le temps s’y prêtait, Simone et Marcelle avaient rendez-vous en début d’après-midi sur la place de la République. Située entre le pont Saint-Esprit et la rue Sainte-Catherine, la placette était le terrain de jeu favori des enfants du quartier de la gare, et un lieu de rencontre des mères au foyer qui surveillaient leurs progénitures en bavardant.
Profitant des rayons de soleil de cette belle journée d’hiver, assise sur un banc, Marcelle berçait sa fille endormie dans ses bras. Bernard lui fit un simple salut de la main et rejoignit immédiatement son copain Éric, qui jouait tout seul aux billes en l’attendant. Un peu plus loin, à deux pas de la fontaine, trois gamines traçaient une marelle à la craie, pendant qu’une autre sautait à la corde. Près du kiosque à journaux, sur la partie terreuse entourant un arbre, deux garçons se défiaient à plante-couteau. L’un d’eux avait la lame de son canif qui pointait au sommet du crâne. D’un geste rapide, il fit basculer le couteau qui se planta entre ses pieds. L’autre, un peu en retard, lança son Opinel à partir de son coude et ne parvint pas à le ficher dans le sol.
CONTEXTE HISTORIQUE
Les temps ont bien changé. Dans les années 60, la plupart des enfants avaient un couteau de poche et jouaient à plante-couteau, avec innocence, sans intention d’utiliser la lame pour faire du mal. Ce genre de pratique est inimaginable aujourd’hui.
La photo est prise dans un manège, au cours des fêtes de la gare à Saint-Esprit. J’aimais regarder les guirlandes d’ampoules multicolores depuis le balcon de notre appartement, au quatrième étage du 12 rue Maubec. Je me laissais bercer par la musique du bal avant de m'endormir.
URTE BERRI ON ! BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2024
MILESKER. Merci d’avoir réservé un si bon accueil à mon nouveau roman. Merci à toutes les personnes amies ou inconnues, qui sont venus me rendre visite pendant mes séances de dédicace.