Extrait du roman QUATRE ANNÉES GLORIEUSES d’Eric Mailharrancin
« En chemin, Marcelle montra à Simone le petit local où Jeannot entreposait sa mobylette. Plus haut, un escalier aux marches de pierre se terminait par un portail en fer sur lequel l’inscription « Rail bayonnais » était gravée en lettres majuscules.
- Il donne accès à un domaine privé qui appartient à la SNCF. Il est souvent fermé à clé, mais le concierge, monsieur Bourdaa, accepte de l’ouvrir pour les habitants du quartier.
Ce jour-là, l’entrée était libre en raison des activités du centre de loisirs destinés aux enfants de cheminots.
Simone découvrit un vaste espace naturel dont elle ne soupçonnait pas l’existence dans cette zone urbanisée de Bayonne. C’était un endroit pittoresque, plat et arboré, qui dominait les hauteurs de Saint-Esprit. Au milieu, un fronton au mur lézardé et couvert de lierre jouxtait un petit terrain de football où jouaient une dizaine de gamins, sous la conduite d’un animateur. À l’une des extrémités du champ se trouvaient des panneaux de basket et une poutre de gymnastique.
Pendant qu’Éric et Bernard regardaient avec envie les autres enfants courir après le ballon, Brigitte s’endormit paisiblement dans sa poussette. Simone et Marcelle contemplèrent le panorama qui s’étendait sur la ville. Leur situation en hauteur offrait une vue d’ensemble du Grand Bayonne, dominé par les flèches de la cathédrale. Au premier plan se détachaient l’église Saint-André et l’imposant édifice du Théâtre municipal, au confluent de la Nive et de l’Adour. »
CONTEXTE HISTORIQUE
Le Rail bayonnais, comme son nom l’indique est une belle zone de loisirs sur les hauteurs de Saint-Esprit. Dans les années 60, le domaine appartenait à la SNCF. Il abritait un centre aéré réservé aux enfants de cheminots.
Grâce à Mr Garmendia, un voisin employé à la SNCF, j’ai eu accès aux activités du jeudi après-midi. C’est dans cet endroit magique et préservé dominant la ville, que j’ai appris à jouer à la pelote. Je me souviens de la gentillesse de Justin Bourdaa, le gardien des lieux. Pour lui rendre hommage, une placette porte aujourd’hui son nom.